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Endométriose au travail : un tabou à combattre

Longtemps ignorée, l’endométriose commence à être reconnue comme une maladie à part entière, potentiellement chronique et invalidante pour les femmes. Pour autant, ses conséquences professionnelles restent fortes. En parler et se faire accompagner constituent le meilleur moyen pour les surmonter. 

Publié le
Temps de lecture 4 min

L’endométriose au travail, un phénomène de société trop peu pris en compte

Qu’est-ce que l’endométriose ?

L’endométriose est une maladie gynécologique, inflammatoire et chronique fréquente chez les femmes. Les premiers symptômes peuvent apparaître dès le début des règles chez l’adolescente, et se poursuivre jusqu’à la ménopause.

Elle se caractérise par la présence de tissus similaires à la muqueuse utérine, mais en dehors de l’utérus (ovaires, vessie, intestins, etc.). Ces lésions provoquent des inflammations, des douleurs chroniques, et parfois des infertilités.  

Quelles sont les douleurs provoquées par l’endométriose ?

Les symptômes de l’endométriose varient : douleurs pelviennes, règles douloureuses, fatigue intense, troubles digestifs ou urinaires… Elle a aussi des impacts psychologiques importants. De nombreuses femmes souffrent de stress, voire de dépression face à la répétition des épisodes douloureux, la difficulté pour elles d’en parler et l’incompréhension à laquelle elles peuvent être confrontées dans leur vie privée ou professionnelle.

Ça touche qui ?

En France, une femme sur 10 serait atteinte d’endométriose, soit entre 1,5 et 2,5 millions de personnes. Malgré sa prévalence, cette maladie reste méconnue et mal identifiée, avec un retard de diagnostic de 7 à 10 ans en moyenne. 

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Bon à savoir

65 % des femmes souffrant d’endométriose déclarent que leur maladie a des impacts négatifs sur leur travail. 

Les impacts de l’endométriose au travail

Conséquences sur la carrière  

Une femme salariée confrontée à l’endométriose souffre de nombreux handicaps dans sa vie professionnelle.

  • Les crises, souvent imprévisibles, occasionnent douleur et fatigue. Elles rendent difficile le maintien d’une activité professionnelle régulière. Les tâches physiques, les stations prolongées (debout ou assise), ou les déplacements peuvent aggraver les symptômes.
  • Les douleurs peuvent provoquer des absences que les femmes ont souvent du mal à justifier par peur de parler de leur maladie. Ces absences répétées liées aux soins ou aux crises génèrent un stress supplémentaire, une peur du jugement, et parfois des sanctions ou une mise à l’écart.
  • Conséquence des points précédents, l’endométriose a un impact sur la carrière des femmes. Selon l’enquête EndoVie menée en 2020 par Ipsos et Gedeon Richter en collaboration avec EndoFrance, 53 % notent une diminution de leur capacité de travail. 30 % voient leurs perspectives d’évolution ralenties.

 

Conséquences professionnelles et accompagnement  

Si les femmes en sont les premières victimes, l’endométriose représente aussi un enjeu pour les entreprises. Les symptômes peuvent entraîner des absences ou des aménagements nécessaires qui compliqueront l’organisation du travail. Une meilleure prise en compte de la maladie, des dispositifs d’accompagnement et des aménagements possibles permettent de limiter ces impacts et de soutenir les salariées. L’endométriose est un véritable enjeu de santé publique et de bien-être au travail, nécessitant une approche collective et bienveillante.  

Comment agir pour concilier endométriose et activité professionnelle ?

Les bonnes pratiques pour les salariées

La première recommandation est d’en parler. Si l’endométriose reste encore un sujet tabou, notamment du fait son caractère intime, il commence à pénétrer la sphère publique. De manière concrète, on insistera sur la nécessité :  

  • D’informer son employeur, ou au moins le médecin du travail. Si cette démarche n’est pas obligatoire, elle pourra aider à débloquer des situations et à mettre en place des aménagements de travail ;  
  • De se faire accompagner par des professionnels. Ce peut être son médecin traitant, mais aussi des associations comme EndoFrance, ou encore les Maisons départementales des personnes handicapées. Celles-ci pourront conseiller la personne souffrant d’endométriose et l’aider, si nécessaire, à obtenir des aménagements de travail, voire une RQTH (reconnaissance de la qualité de travailleur handicapé) ;  
  • De solliciter un mi-temps thérapeutique. En cas de chirurgie ou d’arrêt maladie, ce cadre offre un cadre de reprise progressive qui aide à concilier sa vie professionnelle avec sa maladie.

 

Le rôle de l’entreprise

L’endométriose impose un changement de regard sur celles qui en sont victimes, par la société, et plus précisément par le monde du travail. Elle doit être pleinement prise en compte par les ressources humaines et le management.

Des aménagements sont ainsi attendus pour lutter contre les stéréotypes et accompagner les salariées atteintes, sans pour autant briser le secret médical. L’organisation doit évoluer, en renforçant certains dispositifs. Notamment :

  • accorder davantage de jours de télétravail et/ou aménager le télétravail de façon ponctuelle ou régulière ;  
  • aménager les locaux, avec des salles de repos et des sanitaires facilement accessibles permettant d’y pratiquer des soins ;  
  • aménager le poste de travail, et plus largement le travail pour plus de confort et moins de positions pénibles, de déplacements, de manipulations ;  
  • aménager les horaires et l’activité, en identifiant les tâches pénibles susceptibles d’aggraver les douleurs et la fatigue.  

 

Côté managers, on attend d’eux une meilleure sensibilisation. Elle passera par leur formation à l’écoute et à la gestion des maladies chroniques.

En parler pour changer de regard et briser les tabous  

L’endométriose doit être considérée comme une vraie maladie, potentiellement chronique et aux conséquences lourdes. Ses effets dans la vie professionnelle des femmes qui en sont atteintes sont certains. Pour les surmonter, il y a nécessité d’en parler. S’il n’y a aucune obligation à révéler sa maladie à son employeur, le médecin du travail doit être sollicité pour que des aménagements et des solutions soient identifiés. Au-delà, il est nécessaire pour les employeurs de poser leur regard sur cet enjeu de santé publique et de mieux prendre en compte ses conséquences professionnelles.

Sources :  
Endo France, l’association française de lutte contre l’endométriose 
Santé Magazine, Reconnaître et traiter l’endométriose 
Endo France, Livre blanc Endométriose et Emploi 
Rubrique Endométriose du site de l’Assurance Maladie  

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