Nouveau : des anticorps contre la migraine
Un tiers des migraineux ne sont pas soulagés par les traitements de fond existants, à prendre sur le long terme. L’arrivée prochaine d’une nouvelle classe de médicaments, efficaces chez ces migraineux rebelles que rien ne soulage, leur redonne espoir. Quelles sont ces nouvelles molécules ? La réponse ici.
Les tout premiers médicaments de fond spécifiquement conçus dans la maladie migraineuse
L’avis favorable de la Commission de la transparence de la Haute autorité de santé (HAS) est paru en février 2019. Ce visa pour la commercialisation d’un médicament en France est porteur de grandes promesses pour certains migraineux « difficiles à traiter ». Ces nouvelles molécules anti-CGRP sont déjà commercialisées depuis 2018 en Suisse, en Allemagne et aux Etats-Unis.
Aujourd’hui, « environ un tiers des migraineux n’ont pas de solution réellement efficace », déplore le Dr Michel Lanteri-Minet, responsable du Département d’évaluation et du traitement de la douleur (CHU de Nice). Ils ne sont pas soulagés par les traitements de fond existants, à prendre sur le long terme pour réduire l’état migraineux (antidépresseurs, antiépileptiques, antihypertenseurs/bêtabloquants). De plus, ces traitements classiques sont à risque d’effets indésirables (sédation, prise de poids, troubles digestifs, etc.), d’où leur abandon par 30 % des patients. « Par ailleurs, ces migraineux sévères ont tant de crises que prendre à chaque fois un traitement les exposerait à un risque d’abus médicamenteux, avertit le spécialiste. Cela pourrait, à l’inverse, entretenir leur état migraineux ».
Anticorps anti-CGRP. Késako ?
Les anticorps anti-CGRP (peptide relié au gène calcitonine) sont des produits biologiques et non chimiques. Libéré en excès dans le cerveau, le peptide CGRP (une petite protéine), favorise la dilatation des vaisseaux sanguins et l’inflammation : la crise de migraine survient. Chez les migraineux, la concentration en peptide CGRP augmente au cours de la crise et ces patients y sont très sensibles. Les anticorps anti-CGRP reconnaissent et neutralisent cette petite protéine.
Ceci de manière très efficace : « les anti-CGRP sont un grand tournant chez ces migraineux rebelles, reconnaît le Pr Anne Donnet, neurologue et responsable du Centre d’évaluation et de traitement de la douleur de l’hôpital de la Timone (Marseille). En moyenne, entre 55 et 70 % d’entre eux obtiennent une réduction de moitié de la fréquence des crises. C’est bien mieux qu’avec les traitements de fond habituels ». De plus, 30 % de ces patients soulagés sont même des « super-répondeurs ». Chez eux, la fréquence des crises est réduite de 75%, voire de 100 %. Les trois premiers anticorps anti-CGRP (erenumab, galcanezumab, fremanezumab) sont attendus sur le marché au mieux courant 2020.
Une auto-injection mensuelle
Les migraineux (de plus de 18 ans) qui sont en échec d’au moins deux classes de traitements de fond classiques et qui cumulent au moins huit jours de migraine par mois pourront prétendre à ce traitement. Ils seront prescrits non pas à chaque crise, mais une seule fois par mois (tous les 28 jours) comme traitement de fond, à raison d’une à deux injections en sous-cutané effectuées par la personne elle-même à l’aide d’un stylo injecteur prérempli (au niveau de la cuisse, du bras ou de l’abdomen), comme avec l’insuline dans le diabète de type 1.
Avec cinq ans de recul, ils semblent bien tolérés. 2 % des patients arrêtent le traitement pour une douleur au point d’injection, une constipation ou un prurit (démangeaisons). Principe de précaution oblige, ils seront déconseillés chez la femme enceinte ainsi que probablement en cas de problèmes cardiovasculaires.
Ces médicaments, bien que particulièrement efficaces selon les résultats des études, ne sont pas des médicaments miracles. Du point de vue de l’évaluation clinique, il reste à ce jour des incertitudes notamment sur les risques cardio-vasculaires.
Hélène Joubert, journaliste. Avec le Dr Michel Lanteri-Minet, responsable du Département d’Evaluation et du Traitement de la Douleur (CHU de Nice) et le Pr Anne Donnet, neurologue et responsable du Centre d’évaluation et de traitement de la douleur- Hôpital de la Timone (Marseille).
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