Les avantages de la téléconsultation médicale : pourquoi et comment l’utiliser ?

En 2018, un décret officialise l’intégration de la téléconsultation dans le parcours de soins en France. Depuis, les patients peuvent bénéficier de consultations à distance remboursées par l'Assurance Maladie.

Les Français en ont rapidement profité : avec la crise de la Covid 19, la téléconsultation connait un véritable essor. Face à la nécessité de limiter les contacts physiques, le nouveau dispositif aide à maintenir la continuité des soins. Les consultations à distance pratiquées par les médecins généralistes libéraux passent ainsi de 80 000 en 2019 à 13,5 millions en 2020 (chiffres DREES 2022).

La téléconsultation médicale s’essouffle après la Covid

Pour autant, les années suivantes montrent un essoufflement de la dynamique. Le recours à la téléconsultation reste aujourd’hui peu fréquent. Un rapport de la Cour des comptes de 2025 conclut qu’en 2023, elle représentait 2,2 % de l’activité des médecins généralistes, et 2,1 % pour les médecins spécialistes. Un chiffre qui tombe à 1,4 % si l’on considère les établissements hospitaliers.

Une autre étude menée par Doctolib en juin 2025 affiche la même tendance baissière. La téléconsultation représente 4,8 % de l’ensemble des consultations en 2024, en recul de 0,7 % en comparaison de 2022. 

Élargir la pratique de la téléconsultation

La pratique est toutefois entrée dans les mœurs. Selon Doctolib, les médecins qui la proposent ont réalisé 5,1 millions de téléconsultations en 2024, soit 7,4 % de leur activité. Mais son appropriation varie selon les spécialités. La psychiatrie, la médecine générale et la pédiatrie y ont davantage recours que la dermatologie ou la gynécologie. En médecine générale, on compte 4 millions de téléconsultations en 2024, un record depuis 2022.

L’appropriation de la téléconsultation varie également en fonction de l’âge et de la zone géographique. Plus on est jeune et urbain, plus on recourt à la consultation à distance. L’étude de la DREES de 2022 conclut qu’en 2021, 7 téléconsultations sur 10 traitent des patients résidant dans les grands pôles urbains. Et 45,2 % des téléconsultations en médecine générale concernent des patients de 15 à 44 ans. Selon Doctolib, seulement 5 % des téléconsultants avaient plus de 65 ans en 2024.

Lever les handicaps qui pèsent sur la téléconsultation

Selon la Cour des comptes, "La tendance des médecins à réserver ces actes à leur patientèle et à la pratiquer principalement en situation de crise, comme alternative à la consultation au cabinet plutôt que comme une pratique intégrée [...], explique pour partie leur reflux dans l’offre de soins."

L’accès au numérique constitue le second frein. Pour les populations jeunes et urbaines, la question ne se pose pas. Mais elle devient centrale dans les zones rurales et chez les personnes âgées. Pour garantir un accès équitable à la téléconsultation, pouvoirs publics et acteurs du secteur de la santé doivent donc mieux collaborer. Des investissements dans les infrastructures numériques, mais aussi une meilleure formation des professionnels de santé et une sensibilisation accrue des patients sont nécessaires.

Valoriser les avantages de la téléconsultation

Les avantages de la téléconsultation sont en effet nombreux. Pour le système de soins comme pour les patients.

• Elle optimise le temps médical
• Elle accroît la flexibilité et évite les déplacements
• Elle facilite le suivi des patients, notamment ceux atteints de maladies chroniques
• Elle évite certains passages aux urgences
• Elle améliore l’accès à des spécialistes concentrés dans les grandes villes

Certes, la téléconsultation ne remplacera jamais la relation en face-à-face essentielle au lien unissant le médecin à son patient. Naturellement, elle est 
contre-indiquée lorsque l’état de santé nécessite un examen physique du patient. Elle ne peut ni ne doit donc se substituer aux consultations en présentiel.

En revanche, la téléconsultation complète avec efficacité l'offre de santé et améliore l’accès aux soins des Français. De nombreux pays en Europe l’utilisent d’ailleurs davantage, comme au Royaume-Uni, en Espagne ou dans les pays nordiques.

Les pressions qui s’exercent sur notre système de soins sont fortes. La téléconsultation a un rôle y jouer pour les alléger. À nous tous, patients, médecins et collectivités, de mieux s’en emparer.

Mode d’emploi de la téléconsultation médicale

La téléconsultation, c’est quoi ?

La téléconsultation est une consultation médicale à distance, où le médecin et le patient échangent par visio-transmission (son et vidéo par webcam). Elle convient aussi bien aux consultations de médecine générale que de spécialités.

Qui peut pratiquer la téléconsultation ?

Chaque médecin, quelle que soit sa spécialité, son secteur d’exercice ou son lieu d’exercice. En ville, en maison de santé, en centre de santé, en Ehpad, à l’hôpital ou en clinique…

Qui peut bénéficier de la téléconsultation ?

Chaque patient, pour une consultation occasionnelle ou pour un problème chronique de santé. Le médecin reste toutefois juge d’une prise en charge par téléconsultation. Si un examen clinique est nécessaire, il est évident que la consultation physique s’impose.

Comment est prise en charge la téléconsultation ?

Dans les mêmes conditions qu’une consultation classique. Elle doit donc s’inscrire dans le parcours de soins coordonnés pour bénéficier du taux plein de remboursement. Les tarifs, les modes de paiement et les prises en charge sont les mêmes que ceux d’une consultation classique.

Comment se passe une téléconsultation ?

Avant le rendez-vous, le médecin envoie un lien internet pour se connecter à l’heure prévue. Une connexion Internet et un ordinateur, tablette ou smartphone, sont donc nécessaires. La liaison se fait toujours depuis une plateforme ou un site sécurisé.

Au terme de la consultation, le médecin adresse une ordonnance si les soins l’exigent. Elle est transmise par voie postale ou sous format électronique via une messagerie sécurisée.

Le médecin rédige également un compte rendu qu’il archive dans le « Dossier patient ». Il le transmet aussi au médecin traitant s’il ne l’est pas et il le dépose dans l’Espace Santé si le patient a donné son accord.